REPERAGES 2017-2020

El Aaiun, Smara, Haouza, Dakhla, Imlili, Aousserd, Bir Gandouz.


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Situé entre le Maroc, la Mauritanie, et l'Algérie, le Sahara Occidental reste le dernier territoire à décoloniser sur le continent africain.

Le cessez-le-feu signé entre le Maroc et le Front Polisario en 1991 mandate l'ONU de surveiller le cessez-le-feu, d'organiser le retour des réfugiés, la réduction des troupes marocaines sur le territoire, et le référendum d'autodétermination.

Aujourd'hui rien n'a évolué, si ce n'est l'emprise coloniale, dans un contexte international qui, de facto, semble considérer comme acceptable le statu quo imposé par cette occupation, au mépris du Droit International Humanitaire.

Le processus d'urbanisation et les campagnes de peuplement ambitionnent d'atteindre un point de non-retour : la "marocanité" irréversible du Sahara Occidental.

Cependant, malgré l’oppression et les investissements sur ce territoire, le Maroc se heurte aux résistances. L'identité sahraouie repose sur le combat pour l'autodétermination. Dès 1973, la résistance a fédéré les tribus en peuple, et le dénominateur identitaire est dès lors l'appartenance à un même territoire.

Divers moyens d'ordre politique, économique, social, culturel, linguistique, permettent de s'extirper du contrôle colonial. Préserver ses différences culturelles constitue un rempart à l'intégration marocaine.

L'affirmation de l'identité sociopolitique et culturelle des Sahraouis les met face à un État qu'ils contestent mais au sein duquel ils évoluent malgré eux. Vivre sous occupation est une histoire d'accommodation forcée, en même temps que de résistance. 


« Quand nous sommes tous dispersés, qu'il nous semble être devenus des étrangers sur notre propre terre, quand notre identité nationale, nos traditions, nos conceptions du monde et nos droits individuels sont violés à chaque instant, que pouvons-nous faire pour continuer à prendre des initiatives au niveau politique, économique, social ou dans notre propre vie? Nous avons à chaque instant la sensation douloureuse d'avoir perdu notre vie, nos familles et nos biens. Tout nous apparaît en permanence comme une menace, nous avons perdu tout sentiment de sécurité. Mais que pouvons-nous faire ? Baisser la tête ou clamer la vérité jusqu'à ce que tout le monde nous entende ? »
Brahim Dahane, militant sahraoui des droits de l'Homme, victime de disparition forcée sous Hassan II et prisonnier politique sous Mohamed VI.